Chronique d’une communication cartographique ratée. Déconstruction critique des cartes du gouvernement français pendant la crise de la COVID-19 au printemps 2020

Chronicle of a Failed Mapping Communication. Critical Deconstruction of the Maps Issued by French Government during the COVID-19 Crisis in Spring 2020

Le gouvernement français[1] a montré 40 cartes différentes concernant les enjeux sanitaires de la crise liée à l’épidémie de COVID-19 entre mars et juin 2020[2]. Le Premier ministre Édouard Philippe, son ministre de la Santé Olivier Véran et le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, ont tour à tour présenté lors de leurs conférences de presse régulières des cartes représentant les transferts de patients en réanimation[3], le taux d’occupation des services de réanimation[4], les rapatriements[5], les passages aux urgences dus à des suspicions de COVID-19[6], la couverture des besoins en tests virologiques[7], la positivité de ces tests, l’évolution du R-effectif[8], et des synthèses de certaines de ces différentes informations[9]. La quasi-totalité des cartes (93 %) représente l’un de ces indicateurs à l’échelle de la France métropolitaine et des Départements et Régions d’Outre-Mer (DROM), selon les mailles départementales (59 % des cartes) ou régionales (37 %).

Between March and June 2020[1], the French government showed 40 different maps on the health stakes of the Covid 19 crisis[2]. Prime Minister Édouard Philippe, his Minister of Health Olivier Véran and the Director General of Health, Jérôme Salomon, took turns at their regular press conferences submitting maps to represent the transfers of patients in intensive care units (ICU)[3], the ICU occupancy rate[4], the repatriations[5], the emergency department visits due to suspicions of COVID-19 [6], the virological tests coverage[7], the positivity of these tests, the evolution of the basic reproduction rate R0[8], and summaries of some of this information[9]. Almost all the maps (93%) represent one of these indicators in mainland France and in the Overseas Departments and Regions (DROMs), on departmental (59% of the maps) or regional (37%) levels.

Il y a trente ans, les travaux de John Brian Harley sur la déconstruction des cartes (Harley, 1989), de Dennis Woods sur leur pouvoir (Woods, 1992), ou encore de Mark Monmonier sur les mensonges dont elles peuvent être porteuses (Monmonier, 1991), avertissaient de l’intrication du pouvoir et des techniques cartographiques, du caractère construit et discursif des cartes, et donc de la nécessité d’un décodage critique de ces images et des croyances positivistes qui y sont associées. Il est aujourd’hui encore nécessaire d’adopter cette démarche critique pour comprendre le statut et la portée des quarante cartes gouvernementales du Coronavirus. Ainsi peut-on mettre en lumière que ces cartes ne sont pas dissociables des discours qui les accompagnent (ou qu’elles accompagnent) et qu’ensemble ils servent finalement moins à l’exposition de faits scientifiques, qu’à la gestion d’une crise politique.

Thirty years ago, the work of John Brian Harley on the deconstruction of maps (Harley, 1989), of Dennis Woods on their power (Woods, 1992), or of Mark Monmonier on the lies they can carry (Monmonier, 1991), revealed the entanglement between power and mapping techniques, the constructed and discursive character of maps, and therefore the required critical decoding of these images and of their associated positivist convictions. This critical approach is still required today to understand the status and scope of the forty maps issued by the government during the COVID-19 crisis. Thus, these maps cannot be separated from the speeches they accompany (or which accompany them). Ultimately, both play a larger role in the management of a political crisis than to exhibit scientific facts.

 

 

Un outil pour verrouiller la communication gouvernementale

A tool to lock down government communication

On peut distinguer trois moments forts dans la présentation de ces cartes aux Français : premièrement la conférence de presse d’Édouard Philippe et d’Olivier Véran du 19 avril 2020, quand les représentations graphiques et cartographiques émergent comme images synthétiques, mais pas encore très bien réfléchies, de la crise. Deuxièmement la période du 30 avril au 7 mai 2020, quand les trois cartes « du déconfinement » – carte du taux d’occupation des services de réanimation, carte des passages aux urgences dus à des suspicions de COVID-19 et carte de synthèse – sont actualisées quotidiennement en vue de préparer le déconfinement le 11 mai. Troisièmement, la conférence de presse d’Édouard Philippe et de ses ministres le 28 mai 2020. Le nombre des cartes de « vigilance » augmente alors, le vocabulaire et certains indicateurs de surveillance de la pandémie changent.

We can identify three key moments in the presentation of these maps to the French: first, the press conference by Édouard Philippe and Olivier Véran on April 19, 2020, when graph and mapping representations become synthetic images of the crisis, but not yet well thought-out. Secondly, the period from April 30 to May 7 2020, when the three “deconfinement” maps – map of the ICU occupancy rate, map of emergency department visits due to suspicions of COVID-19 and synthetic maps – are updated daily to prepare for the end of lockdown or deconfinement on May 11. Thirdly, the press conference by Édouard Philippe and his ministers on May 28, 2020. The number of “monitoring” maps then increases, and the vocabulary and some indicators for pandemic surveillance change.

 

 

Le 19 avril : des images peu réfléchies au service de la communication politique

April 19, 2020: poorly thought-out images at the service of political communication

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Figure 1 : Capture d’écran de la conférence de presse d’Édouard Philippe le 19 avril 2020, « Point du dimanche 19 avril 2020 », 18’50.

Figure 1: Screenshot of Édouard Philippe’s press conference of April 19, 2020, “Point du dimanche 19 avril 2020”, 18’50. Prime Minister / Liberty Equality Fraternity / Covid 19/ Sunday April 19, 2020 / The lockdown / The situation today / With the lockdown

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Figure 2 : Capture d’écran de la conférence de presse du gouvernement le 19 avril, intervention de Florence Ader, « Point du dimanche 19 avril 2020 », 55’40.

Figure 2: Screenshot of the government’s press conference of April 19, 2020 speech by Florence Ader, “Point du dimanche 19 avril 2020”, 55’40. Prime Minister / Liberty Equality Fraternity / Covid 19 / Sunday April 19, 2020 / Treatments and tests / 860 studies worldwide / Over 30 in France / 1,600 patients in France / Inclusion centers / Number of patients

Lors de la première apparition de la carte des taux d’occupation des lits de réanimation par des patients COVID-19 le 19 avril (Figure 1), Édouard Philippe explique : « si on présente la situation aujourd’hui en termes d’occupation des lits de réanimation, nous avons cette carte, qui montre que la stratégie de confinement et donc de limitation de circulation du virus a correctement fonctionné, ce dont nous devons nous réjouir. » La carte est alors peu précise, il y a des erreurs (inversion du dessin des contours des DROM) et on ne sait pas bien ce qu’elle, ni les couleurs qui la composent, représentent. Son statut est pourtant clair : c’est une carte de communication[10] dont la lecture est tout de suite verrouillée par le Premier ministre. L’interprétation officielle est que le confinement a permis de bloquer la circulation du virus au nord-est de la France.

When the map of ICU bed occupancy rates for COVID-19 patients first appeared on April 19 (Fig. 1), Édouard Philippe explained: “If we present the situation today in terms of ICU bed occupancy, we have this map, which shows that the strategy of lockdown limiting the circulation of the virus worked well, which is to be applauded”. At this stage the map is not very precise, there are errors (inversion of the contour drawing of the French Overseas Departments and Regions) and it is not clear what the map or its colors represent. Yet its status is clear: it is a communication map[10] that the Prime Minister immediately makes impossible actually to read independently. The official interpretation is that the lockdown stopped the virus from circulating in the north-east of France.

Dans le reste de la conférence de presse, cinq autres images cartographiques sont utilisées, dont la dernière, présentée par Mme la professeure de médecine Florence Ader, ouvre vers une teneur plus scientifique de la carte (statut du locuteur, présence de toponymes, d’une légende et de données chiffrées, utilisation de cercles proportionnels, voir Figure 2). Lors de cet événement médiatique, la carte s’impose comme un outil stratégique de la communication de crise du gouvernement.

During the rest of the press conference, five other maps are used, the last of which, presented by Professor of Medicine Florence Ader, gives a more scientific content (speaker status, name of places, captioning, figures, and proportional circles, see Fig. 2). The map becomes a strategic tool for the government’s crisis communication.

 

 

Du 30 avril au 7 mai : des cartes de traitement pour scientifiser le déconfinement

From April 30 to May 7: processing maps to scientify the deconfinement

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Figure 3 : Circulation active du virus en pourcentage de passages aux urgences pour suspicion de COVID-19, le 30 avril 2020

Figure 3: Active circulation of the virus in terms of emergency department visits due to a suspicion of COVID-19, April 30, 2020. Minister of Solidarity and Health / Liberty Equality Fraternity / Active circulation of the virus / Guadalupe / Martinique / Guyana / Reunion / Mayotte

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Figure 4 : Tension hospitalière sur les capacités de réanimation en taux d’occupation des lits de réanimation par les patients atteints de COVID-19, par rapport à la capacité initiale avant l’épidémie le 30 avril 2020

Figure 4: Tension in the hospital on ICU capacities in terms of ICU bed occupancy by patients with COVID-19, April 30, 2020. Minister of Solidarity and Health / Liberty Equality Fraternity / Tension in the hospital on ICU capacities / % of the initial capacity / Guadalupe / Martinique / Guyana / Reunion / Mayotte

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Figure 5 : Taux de couverture des besoins en tests estimés au 11 mai, présentée la première fois le 7 mai 2020.

Figure 5: Coverage rate of the testing needs estimated as of May 11, first presented on May 7, 2020. Coverage ratio of the needs in testing estimated as of May 11 / Guadalupe / Martinique / Guyana / Reunion / Mayotte

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Figure 6 : Carte de synthèse des deux premières cartes, le 30 avril 2020. À partir du 7 mai, la carte de synthèse prend également en compte la troisième carte ci-dessus de couverture des besoins en tests.

Figure 6: Synthetic map of the first two maps, April 30, 2020. From May 7, the synthetic map also includes the third map above of the coverage rate of the testing needs. Minister of Solidarity and Heath / Liberty Equality Fraternity / Synoptic / Active circulation of the virus / Tension in the hospital on ICU capacities / Guadalupe / Martinique / Guyana / Reunion / Mayotte

Deux semaines plus tard, la carte des taux d’occupation des lits de réanimation par des patients COVID-19 est actualisée (Figure 4), et est accompagnée de celle de la part des passages aux urgences dus à une suspicion de COVID-19 (Figure 3), puis d’une carte de couverture en tests (Figure 5) et d’une carte de synthèse (Figure 6). Le statut de ces cartes a nettement évolué. Elles sont désormais présentées comme des cartes de traitement, exploratoires, montrant des indicateurs scientifiques fiables, intervenant en amont des décisions du gouvernement en matière de déconfinement[11]. Le ministre des Solidarités et de la Santé émet de nombreuses réserves et « précautions d’usage », expliquant qu’il faudra observer l’évolution des indicateurs, « susceptibles de changer », jusqu’au déconfinement, c’est-à-dire rester ouvert à la possibilité d’adapter des mesures politiques selon l’observation empirique des données[12]. Cette posture inductive vise à renforcer le fondement scientifique du déconfinement, alors qu’il avait pu être perçu comme une décision venant du plus haut niveau de la République lors de son annonce par Emmanuel Macron, quelques jours plus tôt dans son allocution télévisée du 13 avril.

Two weeks later, the map of ICU bed occupancy for COVID-19 patients is updated (Fig. 4), along with the map of emergency department visits due to a suspicion of COVID-19 (Fig. 3), further with the testing coverage map (Fig. 5) and the synthetic map (Fig. 6). The status of these maps has changed significantly. They are now presented as exploratory processing maps, showing reliable scientific indicators, and are used by the government before making decisions on deconfinement[11]. The Minister of Solidarity and of Health have many reservations and “customary precautions”, explaining that it will be necessary to observe the evolution of the indicators, which are “likely to change”, up to the deconfinement, i.e. remain open to the possibility of adjusting policy measures according to the empirical observation of the data[12]. This inductive stance aims to strengthen the scientific basis of the deconfinement, while it could have been considered a decision coming from the highest level of the Republic when it was announced by Emmanuel Macron a few days earlier in his TV speech of April 13.

 

 

Le 28 mai : des images rassurantes pour confirmer la sortie de crise

May 28: Reassuring images to confirm the end of the crisis

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Figure 7 : Indicateur de suivi post-déconfinement 1 : Activité épidémique en nombre de tests positifs par département pour cent mille habitants, le 28 mai 2020.

Figure 7: Post-deconfinement monitoring indicator 1: Epidemic activity in terms of positive tests per department per one hundred thousand residents, May 28, 2020. Monitoring indicators / Epidemic activity / 6.14 positive testing / 100,000 residents

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Figure 8 : Indicateur de suivi post-déconfinement 2 : Taux de positivité des tests virologiques, en pourcentage de personnes testées positives sur l’ensemble des personnes testées, le 28 mai 2020.

Figure 8: Post-deconfinement monitoring indicator 2: Positivity rate of virological tests, as a percentage of people tested, May 28, 2020. Monitoring indicators / Epidemic activity / Positivity rate of virological test / 1.9% people tested positive / Realized over 7 sliding days (SI-DEP data)

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Figure 9 : Indicateur de suivi post-déconfinement 3 : Évolution du R-0, en nombre de personnes contaminées par chaque malade, le 28 mai 2020.

Figure 9: Post-deconfinement monitoring indicator 3: Change in R0, in number of people infected by each patient, May 28, 2020. Monitoring indicators / Evolution of the R-O (number of people infected per sick patient / 0.77 people infected by one sick person.

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Figure 10 : Indicateur de suivi post-déconfinement 4 : Tension hospitalière sur les capacités de réanimation en taux d’occupation des lits de réanimation par les patients atteints de COVID-19, par rapport à la capacité initiale avant l’épidémie, le 28 mai 2020.

Figure 10: Post-deconfinement monitoring indicator 4: Tension in the hospital on ICU capacities in terms of ICU bed occupancy rate per patients with COVID-19 compared to the pre-epidemic initial capacity, May 28, 2020. Monitoring indicators / Tension in the hospital on ICU capacities

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Figure 11 : Capture d’écran de la carte de vigilance « construite sur la base des 4 indicateurs [activité épidémique, taux de positivité des tests virologiques, évolution du R0 et tension hospitalière sur la capacité de réanimation] et […] complétée par une analyse de risques », publiée régulièrement sur le site gouvernement.fr/info-coronavirus/carte-et-donnees, dernière mise à jour de la carte de synthèse dite « de vigilance » le 8 juillet 2020, consultée le 9 juillet 2020.

Figure 11: Screenshot of the vigilance map « based on the 4 indicators [epidemic activity, positivity rate of virological tests, evolution of R0 and tension in the hospital on ICU capacity] and […] enhanced by a risk analysis », published regularly on the website gouvernement.fr/info-coronavirus/carte-et-donnees, last update of the synthetic map called “vigilance” on July 8, 2020, accessed on July 9, 2020. Covid 19/ Menu / Data on 06/16/2020 / Synopsis / Warning map / Indicators / Sampling sites / Test monitoring / Assistance to companies / Transfer of patients / Distribution of departments according their color / Information This map, presented on May 28, 2020 and updated on June 15, 2020, serves as a reference for the differentiated measures in force since Tuesday June 2, according to departments. Find out what is changing, what is advised, the measures taken to assist you and what is allowed or not depending on where you live: https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus.

Forts de cette construction scientifique de la carte, Olivier Véran et Édouard Philippe présentent quatre nouvelles cartes lors de leur discours du 28 mai : deux cartes de positivité des tests virologiques, l’une pour 100 000 habitants (Figure 7), l’autre en pourcentage de tests (Figure 8), une carte d’évolution du R-0 (Figure 9) et une carte des taux d’occupation des lits de réanimation par des patients COVID-19 (Figure 10) ; cette dernière étant la seule carte qui perdure tout au long de la période. Malgré le changement des indicateurs, les cartes sont valorisées comme des outils de suivi de l’évolution de l’épidémie[13], elles sont régulièrement actualisées sur une interface web dédiée à partir de cette date (Figure 11), et des garanties de qualité de l’information apparaissent : légendes plus précises, sources, indication de chiffres manquants. Une chose est flagrante : tous les indicateurs passent au vert, la situation semble rassurante, la bonne gestion et la sortie de la crise sanitaire se confirment.

Based on this scientific construction of the map, Olivier Véran and Édouard Philippe present four new maps during their speech on May 28: two maps of the positivity of virological tests, one per 100,000 residents (Fig. 7), the other as a percentage of tests (Fig. 8), a map of the evolution of R0 (Fig. 9) and a map of the ICU bed occupancy rate for patients with COVID-19 (Fig. 10); the latter being the only map that remains throughout the period. Despite the change in indicators, the maps are enhanced as tools for monitoring the evolution of the epidemic[13], and from then on regularly updated on a dedicated web interface (Fig. 11). Guarantees for the quality of the information appear: clearer captions, sources, indication of missing numbers. Evidently: all indicators switch to green, the situation seems reassuring, the good management and end of the health crisis are confirmed.

Cependant, si l’on regarde de plus près toutes ces cartes, l’histoire apparait différente. Si l’on décortique tous les choix cartographiques, statistiques et sémiologiques opérés pour construire ces cartes, on s’aperçoit que la stratégie de communication gouvernementale a été de tabler sur la connotation scientifique de cartes et d’indicateurs statistiques, qui ne l’étaient pas en réalité, pour persuader de la justesse de sa politique.

However a closer look reveals a different story. If we peel away all the choices made in mapping, statistics and semiotics, we realize that the government’s communication strategy relies on the scientific look of maps and statistical indicators that are not actually what they seem to be, in order to convince of the rightness of its policy.

 

 

Des choix de fond de carte et d’habillage discutables, voire erronés

Questionable and even incorrect map backgrounds and display elements

Les légendes lacunaires et les titres inadéquats faussent la lecture de l’information

Incomplete captions and inadequate titles distorting the interpretation of the information

Certaines versions des cartes diffusées par le gouvernement lors de l’épidémie de COVID-19 sont dénuées de légende (par exemple les cartes de la conférence de presse du 19 avril, voir Figure 1, les cartes de synthèse, voir Figure 6). Les cartes légendées le sont souvent de manière lacunaire (par exemple Figure 3, Figure 4, Figure 10). À ce manque de légende correspond une absence systématique de sources et de dates des données[14], de telle sorte que les cartes sorties de leur contexte des conférences de presse sont incompréhensibles.

Some versions of the maps issued by the government during the COVID-19 epidemic are without captions (e.g., the maps from the press conference on April 19, see Fig. 1, the synthetic maps, see Fig. 6). Captioned maps are often incomplete (e.g. Fig. 3, Fig. 4, and Fig. 10). This lack of captioning is matched by a systematic absence of data sources and dates[14], such that the maps cannot be understood outside of the context of the press conferences.

Certains titres des cartes sont également problématiques, du fait de leur imprécision. Par exemple, la première des trois cartes du déconfinement du 30 avril au 7 mai est intitulée « Circulation active du virus ». La carte de synthèse des indicateurs du déconfinement est intitulée le 28 mai « Situation épidémique », alors que cette même carte portait jusque-là le titre « Synthèse » et qu’elle s’intitule après cette date « Points de vigilance ». Le terme de « situation » avait déjà été utilisé le 19 avril pour montrer le taux d’occupation des lits de réanimation par des patients COVID-19 dans les régions françaises[15], alors que cette même carte sera intitulée à partir du 30 avril « Tension hospitalière ». Enfin, la carte de la positivité des tests pour 100 000 habitants est intitulée le 28 mai « activité épidémique »… La modification des titres d’une même carte, d’un jour et d’une actualisation à l’autre, provoque une confusion dans la lecture des cartes et une incertitude quant à la continuité des indicateurs. En outre, les termes « circulation », « situation », « activité » sont employés selon des acceptions vagues et semblent de fait interchangeables. Par exemple, la carte titrée « circulation active du virus » de la fin du mois d’avril ne montre pas – en tout cas pas plus que les autres quarante cartes gouvernementales – un phénomène dynamique de circulation, puisqu’elle fait état de la moyenne de la part des passages aux urgences dus à une suspicion de COVID-19 dans chaque département pendant une semaine. À l’oral, Olivier Véran décrit cette carte comme le « reflet de l’activité virale sur le territoire ». L’utilisation du terme « activité » – le même que dans le titre de la carte de positivité des tests pour 100 000 habitants – comme synonyme de « circulation du virus », confirme l’inconsistance des titres et, plus grave, le biais de lecture qu’ils peuvent provoquer.

Because of their imprecision, some map titles are also problematic. For example, the first of the three deconfinement maps issued from April 30 to May 7 is titled “Active circulation of the virus”. The synthetic map of deconfinement indicators is titled “Epidemic situation” on May 28, when it was previously titled “Synthesis” and later on “Points of vigilance”. The term “situation” had already been used on April 19 to show ICU bed occupancy for COVID-19 patients in the French regions[15], while from April 30 this same map is titled “Tension in the hospital“. Finally, the map of test positivity per 100,000 residents is titled on May 28 “Epidemic activity”… Changing the titles of the same map from one day and from one update to another causes confusion in the interpretation of the maps. It also creates incertitude as to the consistency of the indicators. Furthermore, the words “circulation”, “situation” and “activity” are used with vague meanings and seem de facto interchangeable. For instance, the map titled « Active circulation of the virus » at the end of April does not show – no more than the other forty maps issued by the government – a dynamic phenomenon of circulation. It only settles for the average number of emergency department visits due to a suspicion of COVID-19 in each department during a one week period. When speaking, Olivier Véran describes this map as “a reflection of the viral activity on the territory”. The use of the word “activity” – the same as in the title of the map of test positivity per 100,000 residents – is used as a synonym of “virus circulation”, confirming the incoherence of the titles and, more seriously, the misleading interpretation it can lead to.

 

 

Pas d’orientation ni d’échelles pour contextualiser les territoires de l’épidémie

No direction or scale giving context to the regions affected by the epidemic

L’orientation et la barre d’échelle graphique sont des éléments d’habillage nécessaires dans certains cas pour comprendre pleinement le phénomène ou reconnaître l’espace dont parle la carte lorsque celui-ci n’est a priori pas clair pour les destinataires, soit parce qu’il est inconnu, soit parce qu’il est représenté de manière non conventionnelle. À première vue, l’absence d’orientation et d’échelle sur les cartes gouvernementales ne pose pas de problème : les cartes décrivent des phénomènes statiques ne mettant pas directement en jeu la distance ni la surface des entités géographiques présentées ; et on suppose que l’hexagone national et la forme des DROM sont bien connus de leurs habitants. Néanmoins, si l’on y regarde mieux, la plupart des images cartographiques du gouvernement juxtaposent des espaces d’échelle différente, sans que cela soit précisé. Par exemple, l’île de la Martinique, le département du Lot et la région Guyane ont à peu près la même taille sur l’image, alors que la Martinique est en réalité cinq fois plus petite que le Lot et cinquante fois plus petite que la Guyane. Ces différentes surfaces impliquent sans doute des logiques de circulation du virus et donc de gestion épidémique différentes, ce que l’absence d’échelle tait entièrement. En outre, le dessin des DROM a troublé, voire choqué, une partie des Français le 19 avril 2020 : les contours de ces régions furent inversés selon un axe vertical (l’ouest s’est trouvé à l’est et inversement), sans doute dû à une erreur de manipulation d’un logiciel de dessin par ordinateur (Figure 12). Aucune orientation ni échelle graphique n’auraient pu justifier une telle inversion, mais l’attention au fond de carte que l’ajout d’un tel habillage requiert aurait peut-être permis d’éviter l’erreur. Celle-ci manifeste l’ignorance de la forme des Départements et Régions d’Outre-Mer par l’ensemble des personnes étant intervenu dans la préparation d’une conférence de presse gouvernementale – jusqu’au Premier ministre – (on remarquera d’ailleurs que les problèmes de fond de carte sont chaque fois liés aux DROM et non à la Métropole), et soutient l’hypothèse de l’amateurisme de cette cartographie et le doute sur sa qualité.

The orientation and the graphic scale are necessary in some cases to fully understand the mapped phenomenon or recognize its space if this is basically unclear for the public, either because they don’t know it or because the representation is unconventional. At first glance, the lack of orientation and scale of the maps issued by the government is not a problem. Maps describe static phenomena that do not directly involve distance or area. It is assumed that the shape of the mainland territory and the Overseas Departments and Regions are well known to their residents. However, a closer look reveals that most maps issued by government juxtapose spaces of different scales, without this being specified. For instance, the island of Martinique, the department of Lot and the Guyana region are about the same size in the image, while Martinique is actually five times smaller than Lot and fifty times smaller than Guyana. These different areas probably involve different logics of the virus circulation and therefore of epidemic management, which the lack of scale entirely hides. Furthermore, the way in which the Overseas Departments and Regions was depicted on April 19, 2020 troubled and even shocked some French. The contours of these regions were inverted along a vertical axis (the west was to the east and vice versa), probably due to a mistake in the handling of a computer drawing software (Fig. 12). Such a mistake might have been avoided if an orientation or a graphic scale had been added. It shows how all those involved in the making of the government’s press conference – up to the Prime Minister – ignore the very shape of the Overseas Departments and Regions. (Incidentally, let us note that problems with the backgrounds of maps occur repeatedly with the Overseas Departments and Regions and never with the mainland.) Ultimately such mistakes support the hypothesis that this cartography is the work of amateurs and cast doubt on its quality.

figure12

Figure 12 : Capture d’écran de la conférence de presse d’Édouard Philippe le 19 avril 2020 (19’15), présentant les capacités des services de réanimation dans les Départements et Région d’Outre-Mer.

Figure 12: Screenshot of Édouard Philippe’s press conference on April 19, 2020 (19’15), showing the capacities of the ICU services in the French Overseas Departments and Regions. Prime Minister / Liberty Equality Fraternity / Covid-19 / Sunday April 19, 2020 / Overseas situation / COVID-19 patients in ICU / ICU beds / Additional ICU beds / Guadalupe / Martinique / Guyana / Reunion / Mayotte

 

 

Des mailles cartographiques trompeuses

Misleading cartographic grids

Un dernier élément d’habillage spécifiquement cartographique est à souligner : l’inadéquation entre les mailles administratives dessinées sur certaines cartes et celles auxquelles sont effectivement agrégées les données. À partir du 30 avril, sur les cartes de la « Tension hospitalière » qui représentent le taux d’occupation des lits de réanimation par des patients COVID-19 (voir Figure 4 et Figure 10), sont dessinées les limites des départements alors que les données sont en réalité calculées à l’échelle des régions. Bien qu’à l’oral Olivier Véran insiste plusieurs fois sur le fait que l’occupation des services de réanimation n’a de sens qu’à l’échelle des régions (sans d’ailleurs autre forme d’explication), l’image résultante est fausse : les départements rouges n’ont pas tous un taux d’occupation des lits de réanimation par des patients COVID-19 supérieur à 80 %. En outre, cet indicateur est de fait celui qui détermine la couleur des départements à l’heure du déconfinement, et donc les mesures appliquées, puisque le lissage régional résultant a invisibilisé à chaque fois les autres critères – eux mesurés à l’échelle des départements – sur les cartes de synthèse[16][17].

One last element of presentation specific to the maps should be mentioned: the mismatch between the administrative entities shown on some of the maps and the entities toward which data is applied. Starting on April 30, on the “Tension in the hospital” maps representing the ICU bed occupancy by patients with COVID-19 (see Fig. 4 and Fig. 10), the boundaries of the departments are shown when the data are actually calculated at a regional level. Although Olivier Véran insists in his speeches on the fact that the ICU occupancy only makes sense at a regional level (without further explanation), the resulting image is false: the departments in red do not all have rates of ICU bed occupancy by COVID-19 patients higher than 80%. Furthermore this indicator is the one that establishes the color of the departments at the time of their deconfinement, and thus the implemented measures, since the regional leveling has made all the other criteria (measured for each department) invisible on the synthesis maps[16].

 

 

Le choix des données : ce que représentent les cartes

Choosing the data: what maps represent

Concernant les données qui sont représentées dans les cartes, trois principaux problèmes peuvent être distingués : premièrement le non-respect de l’ouverture publique des données, pourtant mise en avant ; deuxièmement le choix d’indicateurs trop simplistes pour résumer l’activité épidémique ; troisièmement des erreurs de catégorisation sur les cartes par rapport aux chiffres de référence.

Regarding the data featured on the maps, three main problems can be identified: first, data not open to the public as promised; secondly, indicators not sufficiently sought of to sum up the epidemic activity; and finally on the maps, errors of categorization in relation to the numbers.

 

 

Le déni de l’Opendata empêche le traçage des données

OpenData is thwarted, impeding the tracking of data

Le premier problème concerne l’OpenData ou « l’ouverture des données d’intérêt public », qui est défini par l’État français comme « [visant] à encourager la réutilisation des données au-delà de leur utilisation première par l’administration », notamment dans le but d’« encourager la transparence démocratique des institutions et des élus »[18] et la fiabilité des données : on signe, publie et diffuse les données brutes qu’on utilise pour assurer que cette utilisation est bien faite et sans erreur, ou, le cas échéant, pour que les erreurs puissent être corrigées. Ces principes ont été mis en avant à plusieurs reprises par les membres du gouvernement concernant les cartes de la COVID-19[19]. En réalité, les principes d’OpenData ne sont pas respectés. Sont en fait publiées sur data.gouv.fr les classifications des départements (vert / orange / rouge) et non les données brutes[20]. Celles-ci peuvent être trouvées[21] ou recomposées[22], mais avec grandes difficultés, et elles ne sont jamais clairement identifiées comme étant les données utilisées dans les cartes, ce qui contredit la démarche de transparence de l’OpenData[23].

The first problem has to do with OpenData or “the opening of data of public interest”. According to the French State it should “encourage the re-use of data beyond their primary use by the administration“, particularly in order to “encourage the democratic transparency of institutions and representatives”[17] and the reliability of data. The State signs off on raw data, publishes and distributes it so that raw data is used properly without errors or corrected if necessary. These guidelines have been promoted repeatedly by members of the government regarding the maps for COVID-19[18]. In reality, the principles of OpenData have not been respected. What has been published at data.gouv.fr is the classification of departments (green / yellow / red) and not the raw data[19]. The raw data can still be retrieved[20] or reconstructed[21], but with great difficulty, and they are never clearly identified as the data used in the maps, which contradicts the OpenData transparency approach[22].

Les méfaits de ce manque de transparence ont été manifestes concernant l’une des trois cartes présentées le 30 avril, à savoir celle du taux de passages aux urgences dus à des suspicions de COVID-19 (intitulée « circulation active du virus », Figure 3). Beaucoup de médias ont souligné à la suite de sa première publication des problèmes de comptage, à l’origine d’une classification étonnante de certains départements : faisant notamment apparaitre le Cher (18), la Haute-Corse (2B) et le Lot (46) parmi les départements ayant une « circulation active du virus » importante (en rouge sur la Figure 3), alors qu’ils étaient apparemment peu touchés par l’épidémie[24]. Le gouvernement a rapidement remédié à ce problème. Dès le lendemain, vendredi 1er mai, tous les départements qui semblaient avoir été mal classés sont devenus verts sur la carte actualisée. Ce passage a-t-il été opéré parce qu’on a effectivement constaté que les données d’origine étaient fautives ou pour contrer les critiques citées ? Cela n’est pas clair. Une chose est sûre : à partir de cette date-là, il y a des incohérences entre les données publiées sur data.gouv.fr et la couleur des départements sur les cartes. En effet, selon les chiffres révisés, la moyenne de la part des passages aux urgences dus à des suspicions COVID-19 est par exemple toujours de 25 % en Haute-Corse du 23 au 29 avril, et de 20,5 % du 25 avril au 1er mai – ce qui devrait toujours lui valoir la couleur rouge selon la légende[25]. Or, le département est devenu vert sur les cartes correspondantes…

The fallout from this lack of transparency is obvious for one of the three maps presented on April 30, namely the transfer to hospital emergency departments due to suspicions of COVID-19 (titled “Active circulation of the virus”, Fig. 3). Many media outlets at first reported counting problems leading to surprising classifications in some departments. The Cher (18), Haute-Corse (2B) and Lot (46) appeared as departments with high “active virus circulation” (in red on Fig. 3) when they were only marginally affected by the epidemic[23]. The government quickly solved the problem. The very next day, Friday, May 1, all the misclassified departments turned green on the updated map. Was this change made because the earlier data were actually found to be incorrect or instead to counter the critics? It is not clear. One thing is certain: from then on there are inconsistencies between the data published on data.gouv.fr and the color of the departments on the maps. Indeed, according to the revised figures, in Haute-Corse from April 23 to 29, the number of transfers to emergency departments due to COVID-19 suspicions is still at 25%, and at 20.5% from April 25 to May 1[24], which should have maintained the department in red according to the caption. Yet on the maps it has turned green…

 

 

Des indicateurs instables et opaques

Unstable and opaque indicators

L’erreur de comptage invoquée dans ce cas par le gouvernement et propre à la manière dont ont été agrégées les données statistiques en amont des cartes révèle surtout un problème plus fondamental : l’instabilité de certains indicateurs. Par exemple, l’indicateur choisi pour exprimer la circulation du virus – la part des passages aux urgences dus à une suspicion de COVID-19 par département – est trop sensible aux infimes fluctuations qui peuvent être enregistrées d’un jour à l’autre dans les départements les moins touchés et les moins peuplés. Il est de fait difficilement comparable d’un département à l’autre, puisque fondé sur des populations aux ordres de grandeur très différents[26]. Par exemple, le dimanche 26 avril 52 passages aux urgences ont été enregistrés dans le département du Lot dont 2 (donc 3,8 %) étaient dus à une suspicion de COVID-19. Ainsi, avec ce mode de calcul, aurait-il suffi de 4 personnes de plus avec suspicion de COVID-19 ce jour-là pour que le pourcentage monte à 11,5 %, et que le département tombe dans la catégorie rouge selon les seuils du gouvernement. En comparaison, 4 passages de plus n’auraient provoqué que 0,5 % d’augmentation de la part des suspicions COVID-19 aux urgences à Paris ce même jour.

The miscount invoked in this case by the government and specific to the way the statistics were compiled prior to their mapping reveals above all a more fundamental problem: the instability of certain indicators. Notably the indicator chosen to express the circulation of the virus – the number of transfers to emergency beds due to a suspicion of COVID-19 per department – is too sensitive to the slightest daily fluctuations in the least affected and populated departments. Based on very different population density, it is hardly comparable from one department to another[25]. For example, on Sunday April 26, the Lot recorded 52 transfers to emergency wards, with 2 due to a suspicion of COVID-19 (i.e. 3.8%). According to that method of calculation and with these government thresholds, 4 more people with a suspicion of COVID-19 that day would have upgraded the department to red with 11.5% where it would have increased of only 0.5% in Paris.

Une semaine après les premières cartes du déconfinement, le 7 mai, un troisième indicateur prospectif s’ajoute aux deux premiers, afin de les « affiner » comme l’avait promis Olivier Véran[27]. Il s’agit du « taux de couverture des besoins en tests estimés au 11 mai ». La carte qui en résulte est pour le moins surprenante (Figure 5) : l’intégralité des départements est verte, c’est-à-dire, selon la légende, que les besoins en tests de tous les départements métropolitains et d’Outre-Mer seraient couverts à plus de 100 % à partir du 11 mai. Une carte monochrome est une image absurde puisqu’une carte sert précisément à montrer des disparités spatiales et qu’elle devient superflue lorsqu’il n’y en a pas ; il est alors plus efficace de dire l’information que de la montrer. Cette monochromie, la formulation modalisée et vague du titre et de la légende (« estimé », « besoins » ; « > 100% »), l’absence d’une quelconque information sur les sources ou la méthode de calcul (ou plus exactement d’« estimation »), et le fait que les données ne sont pas accessibles publiquement[28] laissent supposer que celles-ci sont au mieux approximatives, au pire totalement inventées.

As Olivier Véran promised, one week after the first maps of deconfinement, on May 7, a third prospective indicator is added to the first two to better “fine-tune” them[26]. This is the “coverage rate of estimated testing needs as of May 11”. The resulting map is at the very least surprising (Fig. 5). All departments are green, i.e., as of May 11 according to the caption, the testing needs of all mainland and overseas departments would be covered over 100%. A monochrome map presents an absurd image since the purpose of a map is to show spatial disparities; it becomes irrelevant when there are none. It is then more efficient to state the information than to show it. This monochromy, the vague, modalized form of the title and caption (“estimated”, “needs”; “> 100%”), the lack of information on the sources or the method of calculation (or more precisely “estimation”), and the fact that the data are not publicly available[27] suggest that these are at best approximate, at worst totally made up.

 

 

Des erreurs manifestes de synthèse

Obvious synthetic mistakes

Les cartes de synthèse du 7 mai, puis celle du 28 mai présentent enfin des erreurs manifestes. Celles-ci sont censées faire le compte des départements qui présentent des taux supérieurs aux seuils rouges (devenus « seuils d’alerte » le 28 mai) fixés par le gouvernement, parmi les différents indicateurs pris en compte. Le 7 mai (Figure 13), la région Hauts-de-France a été abusivement coloriée en rouge sur la carte de synthèse, alors que le 28 mai (Figure 14), les quatre indicateurs choisis pour décrire la situation et la méthode annoncée[29] ne sont clairement pas suivis pour la carte de « point de vigilance ». Ainsi est-il clair que ces cartes de synthèse sont non seulement superflues – la première version faisait la synthèse de deux indicateurs qu’il était simple de synthétiser visuellement –, mais aussi opaques et par conséquent, non pas scientifiques, mais arbitraires – et avec elles les décisions qu’elles sont censées fonder.

Furthermore the synthetic maps of May 7 and later of May 28 show obvious errors. These maps are supposed to show the count of departments where rates above the red thresholds are present (becoming “alert thresholds” on May 28) as set by the government, across the various indicators used. On May 7 (Fig. 13), the Haut-de-France region was misclassified as red on the synthetic map, whereas on May 28 (Fig. 14) the four indicators chosen to describe the situation and the method stated[28] are clearly not applied in the “vigilance” map. These synthetic maps are thus not only superfluous – the first version relied on only two indicators that were easy to synthesize visually – but also opaque and therefore not scientific, but arbitrary – as are the decisions supposedly relying on them.

figure13

Figure 13 : Erreur de synthèse pour la carte des départements rouges et verts en vue du déconfinement, le 7 mai 2020.

Figure 13: Synthetic error on the map of red and green departments for deconfinement, May 7, 2020. 1. Active circulation of the virus / Guadalupe / Martinique / Guyana / Reunion / Mayotte. 2. Tension in the hospital on ICU capacities / Guadalupe / Martinique / Guyana / Reunion / Mayotte. 3. Coverage rate of the needs in testing estimated as of May 11 / Guadalupe / Martinique / Guyana / Reunion / Mayotte. 4. Synthesis of the three indicators / Guadalupe / Martinique / Guyana / Reunion / Mayotte

figure14

Figure 14 : Décorrélation entre les quatre indicateurs choisis et la carte de synthèse à partir du 28 mai

Figure 14: Noncorrelation between the four selected indicators and the synthetic map as of May 28. 1. Epidemic activity / 6.14 positive tests per 100,000 residents. 2. Positivity ratio of virological tests / 1.9 % people tested positive. 3. Evolution of the R0 (number of people infected per sick patient / 0.77 people infected by one sick person. 4. Tension in the hospital on ICU capacities. 5. Vigilance Point for stage 2 / Guadalupe / Martinique / Guyana / Reunion / Mayotte

 

 

Une sémiologie peu pertinente

Inappropriate semiology 

Rouge et vert : des couleurs antagonistes à forte connotation, inaptes à exprimer des phénomènes mesurés graduellement

Red and green: antagonistic colors with strong connotations, unsuited to express gradually measured phenomena

Pour représenter une quantité relative, c’est-à-dire une quantité partielle rapportée à la quantité totale de référence (comme les pourcentages, mais aussi le nombre de personnes contaminées par malade, etc.) les règles de la sémiologie graphique[30] préconisent d’utiliser la variation d’une couleur du clair au foncé. L’objectif est de signifier de manière continue la progression numérique. Donc, si l’on suit ces règles, la quasi-totalité des cartes réalisées par le gouvernement entre fin avril et mai 2020 sont fausses, car elles passent du vert, à l’orange, au rouge pour exprimer le même continuum numérique. Aucun cartographe n’est tenu d’appliquer absolument ces règles. Toutefois, cette entorse mérite d'être soulignée, car elle révèle un choix graphique non neutre : il s’agit en fait de réaliser visuellement une rhétorique politique développée préalablement par le Premier ministre le 28 avril devant le parlement, opposant les « départements verts » aux « départements rouges ». Surtout, ce choix graphique entraîne une lecture biaisée de l’épidémie puisqu’il oppose visuellement les départements rouges et verts, comme si deux phénomènes séparés et opposés s’y déroulaient – alors qu’il s’agit d’un même phénomène d’intensités différentes. Le manichéisme de l’image résultante est renforcé par les connotations culturelles associées aux deux couleurs choisies : vert = bien/sécurité ; rouge = mal/danger et par extension peur/colère. Le choc provoqué par cette rhétorique visuelle a été réel, et le gouvernement l’a bien compris.

To represent a relative quantity, i.e. a partial quantity of a total reference quantity (such as percentages, but also the number of people infected per patient, etc.) the rules of graphical semiology[29] recommend the use of a single color ranging from light to dark as it better indicates a numerical progression. Therefore, if we follow these rules, almost all the maps realized by the government between the end of April and May 2020 are incorrect. They go from green, to yellow, to red to express the same numerical continuum. Cartographers are not required to carry out these rules to the letter. Still this discrepancy is worth noting. It reveals a non-neutral graphic choice whose purpose is to visually produce a political rhetoric previously developed by the Prime Minister on April 28 before Parliament opposing “green departments” to “red departments”. Above all, this graphic choice misleads us on the epidemic. It visually opposes red and green departments, as if two separate and opposite phenomena were taking place when it is actually the same phenomenon but of different intensities. This Manichaeism is all the stronger as the two colors chosen have strong cultural connotations: green = good/safety; red = evil/danger and by extension fear/anger. The shock caused by this visual rhetoric was real, and the government understood it well.

 

 

Des classes de valeur construites sans logique apparente

Value classes built without apparent logic

Pour faciliter la lecture visuelle de données quantitatives relatives sur une carte, il est d’usage de construire des classes pour regrouper des valeurs semblables. Pour cela, il existe différentes méthodes statistiques que le ou la cartographe applique selon l’objectif de la carte, l’analyse des données en amont ou le nombre de classes désiré. C’est ce qu’on appelle la discrétisation. Dans chacune des cartes gouvernementales, il y a eu discrétisation, car il y a eu regroupement de valeurs diverses, mais aucune information précise n’est donnée sur la méthode utilisée. Après examen, aucune des méthodes de discrétisation classiques n’est repérable. S’agirait-il de seuils épidémiologiques scientifiquement établis ou simplement de chiffres choisis pour leur rondeur ? Autre problème : le nombre de catégories. Considérant les règles de la sémiologie graphique et les importants enjeux sociaux, sanitaires et politiques qui sont associés à ces cartes, un nombre minimum de quatre catégories – idéalement cinq – serait normalement préconisé pour rendre compte de la diversité des situations sur le territoire national. Mais ici, les raisons politiques ont dicté un résumé de la réalité en trois (vert – orange – rouge), puis seulement en deux (vert – rouge) catégories excessivement simplificatrices.

To make quantitative data visually easier to read on a map, we usually use classes grouping similar values. Various statistical methods exist, which the cartographer applies in accordance with the map’s objective, the underlying data analysis or the number of classes desired. This is called discretization. In each governmental map, discretization was used since a grouping of various values is performed, yet no precise information is given about the method used. A closer look fails to show that any of the customary discretization methods can be identified. Are these epidemiological thresholds scientifically established or just randomly selected numbers? Another problem is the number of categories. Considering the rules of graphic semiology and the important social, health and political stakes, four – ideally five – categories would normally be recommended to reflect the diversity of situations countrywide. But here, political reasons dictated a summary of reality in three (green – yellow – red), then only two (green – red) oversimplifying categories.

La discrétisation a des conséquences majeures sur la compréhension des cartes. Prenons l’exemple des cartes diffusées le 28 mai (Figure 7, Figure 8, Figure 9 et Figure 10). Les seuils y semblent plus solidement construits que dans les précédentes : le ministre des Solidarités et de la Santé parle de « seuil de vigilance » (borne inférieure de la classe orange) et de « seuil d’alerte » (borne inférieure de la classe rouge), et explique que « ces seuils […] sont cohérents et […] convergent d’ailleurs avec des seuils retenus par des pays voisins, en particulier l’Allemagne. » (10’05). Certains apparaissent en effet parfaitement logiques, comme sur la carte de l’évolution du R-0, où le seuil de vigilance est fixé à 1, de façon à différencier les départements où la circulation du virus régresse (un malade contamine en moyenne moins d’une personne), et ceux où elle se propage. Néanmoins, on constate que la plupart des classes rouges fixées en légende ne correspondent à aucune entité sur la carte. L’apparition de classes rouges vides serait logique dans le cas du maintien de seuils précédemment utilisés, si l’on avait voulu comparer la mesure d’un indicateur le 28 mai par rapport à sa mesure les jours et semaines précédentes. Mais pourquoi créer par exemple une catégorie rouge au-delà de 50 tests positifs pour 100 000 habitants (Figure 7), alors qu’aucun département n’est dans ce cas et que l’indicateur est utilisé pour la première fois ? De même, à quoi correspond le seuil de 1,5 personne contaminée par malade qui détermine le passage dans la catégorie rouge – restée vide – pour le R-0 (Figure 9) ? Ces choix sont d’autant plus étonnants que les catégories du seul indicateur qui perdure sur la période du 19 avril au 28 mai, la tension hospitalière exprimée en taux d’occupation des lits de réanimation par des patients COVID-19 (Figure 10), sont, elles, modifiées[31]… Ces choix de discrétisation ont pour conséquence de verdir fin mai les images cartographiques, à l’heure où s’ouvre la deuxième phase du déconfinement et où le gouvernement veut à la fois faire oublier le choc visuel provoqué par le rouge des cartes du 30 avril, montrer que les décisions prises alors étaient les bonnes et encourager une reprise plus forte de l’activité. Ces choix de discrétisation étant difficilement explicables autrement, mon hypothèse est qu’il s’agit d’une stratégie de communication délibérée, qui fut amorcée dès la carte toute verte du 7 mai 2020 (Figure 5). Quoi qu’il en soit, ils sont plus généralement révélateurs d’un changement de statut des cartes dans le discours gouvernemental tout au long de la période. Du 19 avril au 28 mai, le changement de la plupart des indicateurs de suivi et la modification des titres et des discrétisations de ceux qui furent conservés ont pour conséquence de brouiller l’analyse de l’évolution dans le temps et dans l’espace de l’épidémie. Ce brouillage finit de déconstruire l’idée affichée par Olivier Véran selon laquelle les indicateurs et les cartes servent l’observation méthodique et systématique de l’évolution de l’épidémie.

Discretization has major consequences for the understanding of maps. For instance, the thresholds of the maps issued on May 28 (Fig. 7, Fig. 8, Fig. 9 and Fig. 10) seem to be more solidly built than in the previous ones. The Minister of Solidarity and Health speaks of “vigilance threshold” (lower limit of the yellow class) and “alert threshold” (lower limit of the red class). He explains that “these thresholds […] are consistent and […] converge with thresholds adopted by neighboring countries, in particular Germany” (10’05). Some of them seem perfectly logical, like on the map of the evolution of R0, where the vigilance threshold is set at 1, in order to establish the difference between departments where the circulation of the virus is declining (a sick person infects in average less than one person) and those where it is spreading. However most of the red classes in the caption do not figure on the map. It would be logical if the previously used thresholds were maintained for instance to compare an indicator of May 28 with one in the previous days and weeks. But why create a red category above 50 positive tests per 100,000 residents (Fig. 7) when no department is concerned and the indicator is being used for the first time? Similarly for R0, what is the point of setting the threshold at 1.5 infected persons per patient to move into the red category if it does not figure on the map (Fig. 9)? These choices are all the more puzzling as the categories of the only indicator that remains over the period from April 19 to May 28, Tension in the hospital expressed as ICU capacities in terms of ICU bed occupancy for patients with COVID-19 (Fig. 10), are modified[30]… As a consequence of these choices of discretization, the maps turn green at the end of May when the second stage of deconfinement begins and while the government all at once wants to make people forget the visual shock caused by the red of the maps of April 30, show that the decisions made then were the right ones and enable activities to resume more strongly. Hardly explainable otherwise, it is likely to be a communication strategy which began with the green map of May 7, 2020 (Fig. 5). In any case, it indicates a change in the status of maps in the governmental discourse throughout the period. From April 19 to May 28, the change in most of the monitoring indicators, the modification of the titles and the different discretizations blur the analysis of the evolution of the epidemic in time and space. This blurring ends up deconstructing the idea posted by Olivier Véran that the indicators and maps serve the methodical and systemic observation of the evolution of the epidemic.

 

Rhétorique politique et rhétorique cartographique

Epilog: Political and cartographic rhetorics

La chronique cartographique de la COVID-19 s’achève le 14 juin, quand Emmanuel Macron déclare en ouverture de son discours : « Dès demain, tout le territoire, à l’exception de Mayotte et de la Guyane où le virus circule encore activement, passera dans ce qui est désormais convenu d’appeler la “zone verte” ». Après cette déclaration, l’ensemble des départements métropolitains est effectivement passé au vert sur la carte de synthèse dite « de vigilance » sur Internet (Figure 11), alors que les indicateurs qui sont censés la fonder ne sont pas tous passés partout en dessous des seuils de vigilance (voir par exemple Figure 15 et Figure 16). De toute façon, cette carte de synthèse n’a pas de légende – on ne peut donc pas savoir à quoi correspond exactement la couleur verte – et ses métadonnées laissent ouverts tous les potentiels : la carte est « construite sur la base des 4 indicateurs et est complétée par une analyse de risques ». Cette « analyse de risque » n’est nulle part documentée et permet la perméabilité du seuil entre départements oranges et départements verts, au mépris des données chiffrées. C’est alors le politique qui décide de manière performative de la cartographie, balayant d’un revers de main les indicateurs, et avec eux la démarche prétendument scientifique mise en avant depuis des semaines par le Premier ministre, le ministre des Solidarités et de la Santé et le Directeur Général de la Santé. La phrase d’Emmanuel Macron vient donc confirmer l’hypocrisie des cartes du gouvernement et achever leur détricotage progressif, mais systématique, par l’exécutif lui-même. Leur but apparait maintenant clair : elles ont servi à soutenir tour à tour les arguments justifiant les décisions politiques du moment. Ce fut d’abord l’idée que le confinement était nécessaire et qu’il est efficace (avant le 30 avril) ; ensuite l’idée que l’épidémie était différemment virulente selon les territoires pour justifier des déconfinements à géométrie variable (cartes du 31 avril au 28 mai) ; puis l’idée d’une amélioration, réservée mais certaine, de la situation épidémique pour engager tous les Français à reprendre leurs activités tout en continuant à être vigilants (entre le 28 mai et le 14 juin) ; enfin l’idée d’une libération complète de l’ensemble du territoire métropolitain, entrainant la déclaration officielle de la victoire sur l’épidémie et achevant ainsi la « guerre » que le président avait lui-même déclarée (à partir du 14 juin). Le gouvernement français n’a rien inventé : l’ambiguïté entre savoir et pouvoir a toujours été la base de l’utilisation politique des cartes. Il confirme néanmoins que la vigilance critique est plus que jamais de mise.

The cartographical chronicle for COVID-19 ends on June 14 when Emmanuel Macron states at the beginning of his speech: “From tomorrow, the whole territory, except Mayotte and French Guiana where the virus is still actively circulating, will become part of what is henceforth usually called the “green zone”. Following this declaration, all mainland departments turn green on the “vigilance” synthetic map on the internet (Fig. 11) while the indicators on which it is supposed to be based are not all and everywhere bellow the vigilance thresholds (see, for example, Fig.15 and Fig.16). In any case, this synthesis map is not captioned, so it is impossible to know exactly what the green color corresponds to – and its metadata leaves everything open potentially: the map is “based on the 4 indicators and is enhanced by a risk analysis”. This “risk analysis” is nowhere documented, blurring the threshold between yellow and green departments, disregarding the data. It is then the politician who decides performatively what the mapping should be, brushing off the indicators with a flick of the wrist and with them the supposedly scientific approach promoted for weeks by the Prime Minister, the Minister of Solidarity and Health and the Director General of Health. Emmanuel Macron’s sentence confirms the hypocrisy of the maps issued by the government and completes their gradual but systematic unraveling by the executive power itself. Their purpose now seems clear. They were used in turn to support the arguments justifying the political decisions of the moment. It was first the idea that the lockdown was necessary and effective (before April 30). Then the idea that the epidemic was differently virulent according to the territories to justify flexible deconfinements (maps from April 31 to May 28). Then the idea of an improvement, limited but undeniable, of the epidemic situation in order to urge all the French people to resume their activities while remaining cautious (between May 28 and June 14). Finally the idea of a complete liberation of the entire mainland territory, leading to the official declaration of victory over the epidemic and hence putting an end to the “war” the president himself had declared (from June 14). The French government did not invent anything: the ambiguity between knowledge and power has always been the basis of the political use of maps. Indeed, this confirms that critical vigilance is more than ever necessary.

Figure 15 : Capture d’écran de la carte web représentant l’évolution du R-0 le 18 juin, https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus/carte-et-donnees, consulté le 26 juin 2020.

Figure 15: Screenshot of the web map showing the evolution of R0 on June 18, https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus/carte-et-donnees, accessed on June 26, 2020. COVID-19/ Menu / Data on 06/18/2020 / Synopsis / Vigilance map / Indicators / Sampling sites / Test monitoring / Assistance to companies / Transfer of patients. France /Covid19-France / 4.58 incidence rate / incidence rate / 0.9 / R-Number of effective reproduction

Figure 16 : Capture d’écran de la carte web représentant le pourcentage de tests positifs pour 100 000 habitants le 20 juin, https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus/carte-et-donnees, consulté le 26 juin 2020.

Figure 16: Screenshot of the web map showing the percentage of positive tests per 100,000 residents on June 20, https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus/carte-et-donnees, accessed on June 26, 2020. COVID-19 / Menu / Data on 06/20/2020 / Synopsis / Vigilance map / Indicators / Sampling sites / Test monitoring / Assistance to companies / Transfer of patients. France / Covid19-France / 4.93 Incidence rate / Incidence rate / 0.92 / R-Number of effective reproduction

[1]. Cet article est la version allongée, complétée et actualisée d’une tribune écrite dans Libération le 5 mai 2020 (https://www.liberation.fr/debats/2020/05/05/covid-19-des-cartes-tres-politiques_1787381).

[1]. This article is the expanded, completed and updated version of an op-ed written in Libération on May 5, 2020 (https://www.liberation.fr/debats/2020/05/05/covid-19-des-cartes-tres-politiques_1787381).

[2]. Nous mettons à part les cartes rendant compte de la reprise des établissements scolaires présentées par le ministre de l’éducation J.-M. Blanquer le 28 mai 2020.

[2]. Except the re-opening of schools presented by the Minister of Education J.-M. Blanquer on May 28, 2020.

[3]. Carte présentée les 1, 3 et 4 avril par Jérôme Salomon et le 19 avril 2020 par Édouard Philippe.

[3]. Map presented on April 1, 3 and 4 by Jérôme Salomon and on April 19, 2020 by Édouard Philippe.

[4]. Carte présentée le 19 avril par Édouard Philippe, le 30 avril par Olivier Véran, actualisée quotidiennement jusqu’au 7 mai, puis de nouveau le 28 mai par Olivier Véran (Figure 1, Figure 4, Figure 10).

[4]. Map presented on April 19 by Édouard Philippe, on April 30 by Olivier Véran, updated daily until May 7, then again on May 28 by Olivier Véran (Fig. 1, Fig. 4, Fig. 10).

[5]. Carte présentée le 19 avril par Édouard Philippe.

[5]. Map presented on April 19 by Édouard Philippe.

[6]. Carte présentée le 30 avril par Olivier Véran, actualisée quotidiennement jusqu’au 7 mai (Figure 3).

[6]. Map presented on April 30 by Olivier Véran, updated daily until May 7 (Fig. 3).

[7]. Carte présentée le 7 mai par Olivier Véran (Figure 5).

[7]. Map presented on May 7 by Olivier Véran (Fig. 5).

[8]. Cartes présentées le 28 mai par Olivier Véran (Figure 7, Figure 8, Figure 9).

[8]. Maps presented on May 28 by Olivier Véran (Fig. 7, Fig. 8, Fig. 9).

[9]. Cartes présentées le 30 avril par Olivier Véran, actualisée quotidiennement jusqu’au 7 mai, puis de nouveau le 28 mai par Olivier Véran (Figure 6, Figure 13, Figure 14).

[9]. Maps presented on April 30 by Olivier Véran, updated daily until May 7, then again on May 28 by Olivier Véran (Fig. 6, Fig. 13, Fig. 14).

[10]. Nous suivons la distinction entre cartographie de communication et cartographie de traitement de Jacques Bertin, La Graphique, ou le traitement graphique de l’information, Paris, Flammarion, 1977, p. 7-21-29.

[10]. According to the difference made by Jacques Bertin between communication mapping  and process mapping in La Graphique, ou le traitement graphique de l’information, Paris, Flammarion, 1977, p. 7-21-29.

[11]. Les deux premières cartes sont en effet décrites par Olivier Véran comme « amenées à nous guider dans les choix en vue de la levée progressive du confinement tel qu’annoncé, à partir du 11 mai. » (30/04/2020, 0’22) Ce qu’il confirme quelques jours plus tard : « Ces cartes, ce sont des outils, qui nous ont guidés et qui continueront de nous guider dans les prochaines semaines » (7/05/2020, 9’05). Le ministre insiste également sur le fait que les données utilisées sont « bien connues, maitrisées, fiables, robustes, et extrêmement sensibles », mais aussi « disponibles, accessibles, réactualisées très régulièrement ; […] sensibles, […] importantes à suivre » (le 30/04/2020, 7’27). Il considère ces cartes comme simplement factuelles : « ce n‘est qu’un état des lieux de la situation virale sur un territoire donné, qui tient compte de données multiples » (le 07/05/2020, 9’10).

[11]. The first two maps are indeed described by Olivier Véran as “guiding us in the choices for the gradual removal of the lockdown as announced from May 11“. (04/30/2020, 0’22) Which he confirmed a few days later: “These maps are tools that have and will continue to guide us in the coming weeks“ (07/05/2020, 9’05). The Minister also insists on the fact that the data used are “well known, controlled, reliable, strongly, and extremely sensitive“, but also “available, accessible, updated very regularly; […] sensitive, […] important to follow“ (04/30/2020, 7’27). He considers these maps as simply factual: “it is only a snapshot of the viral situation on a given territory, which takes into account multiple data“ (07/05/20, 9’10).

[12]. Le 30/04/2020, 7’30.

[12]. 04/30/2020, 7’30.

[13]. Les cartes sont qualifiées de « dispositif de surveillance […] qui permet, partout sur le territoire, de prendre des mesures de précaution si nécessaire », 28/05/2020, 5’54.

[13]. The maps are considered by the Prime Minister as “a monitoring device […] that enables to take precautionary measures countrywide if necessary“, 05/28/2020, 5’54.

[14]. À l’exception de la seule carte du taux de positivité des tests en % de personnes testées (figure 8), le 28/05/2020,

[14]. Except the only map of test positivity rate in percentage of people tested, 05/28/2020 (Fig. 8).

[15]. Ce jour-là, la carte montrant les taux d’occupation des services de réanimation dans les régions métropolitaines et les DROM est intitulée « La Situation aujourd’hui » (apparait à 18’50 de la conférence de presse). Les cartes et graphiques présentant l’occupation des services de réanimation dans les DROM sont intitulés « Situation en Outre-Mer » (19’15).

[15]. On that day, the map showing ICU occupancy in metropolitan areas and Overseas Departments and Regions is titled “The situation today“ (18’50 in the press conference). The maps and graphs showing ICU occupancy in the Overseas Departments and Regions are titled “Overseas situation“ (19’15 of the same press conference).

[16]. Cela a par exemple valu à tous les départements de la Bourgogne-Franche-Comté d’être très longtemps rouges, alors que les indicateurs étaient au vert pour la plupart d’entre eux. Voir à ce sujet les articles de France 3 Bourgogne-Franche-Comté « La Bourgogne reste en rouge, mais on ne sait pas pourquoi », publié le 19 mai 2020, consulté le 26 juin 2020 [En Ligne]. URL : https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/deconfinement-pourquoi-bourgogne-franche-comte-reste-rouge-on-ne-sait-1830718.html ; « Carte du déconfinement : un à un, les élus du département du Jura entrent dans une colère "rouge » publié le 20 mai 2020, consulté le 26 juin 2020 (https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/jura/carte-du-deconfinement-elus-du-departement-du-jura-entrent-colere-rouge-1831504.html) ; Arrêt sur Image, « Déconfinement : une carte aux données très politique », publié le 8 mai 2020, consulté le 9 juin (https://www.arretsurimages.net/articles/deconfinement-une-carte-aux-donnees-tres-politiques).

[16]. For instance, the departments of Burgundy-Franche-Comté remained red for a very long time when most of the indicators were green. See on this subject the articles of France 3 Bourgogne-Franche-Comté « Burgundy remains red, but we do not know why », published on May 19, 2020, accessed on June 26, 2020 (https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/deconfinement-pourquoi-bourgogne-franche-comte-reste-rouge-on-ne-sait-1830718.html) ; “Deconfinement map: the representatives of the Jura department one after the other got ‘red’ angry”, published on May 20, 2020, accessed on June 26, 2020 (https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/jura/carte-du-deconfinement-elus-du-departement-du-jura-entrent-colere-rouge-1831504.html) ; Step-by-step analysis, “Deconfinement: a map with very political data“, published on May 8, 2020, accessed on June 9, 2020 (https://www.arretsurimages.net/articles/deconfinement-une-carte-aux-donnees-tres-politiques). Similarly from May 29 the map making of the R0 evolution on the web visualization interface seems to be regional and  not departmental while it’s the boundaries of the departments and not of the region that figure on the maps, tab “indicators“ / « R – Effective reproduction number”, posted online on ?, accessed on ?, (https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus/carte-et-donnees).

[17]. Il en va de même à partir du 29 mai pour la cartographie de l’évolution du R-0 qui apparait sur l’interface de visualisation web comme des mesures régionales et non départementales, alors que sont dessinées les limites départementales et non régionales sur les cartes correspondantes, onglet « indicateurs » / « R – Nombre de reproduction effectif », mis en ligne et actualisé quotidiennement à partir du 29 mai 2020, consulté le 9 juillet 2020 (https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus/carte-et-donnees).

[17]. See the documentation page of the Data.gouv.fr website, accessed on June 19, 2020 (https://doc.data.gouv.fr/).

[18]. D’après la page de documentation du site Data.gouv.fr, consultée le 19 juin 2020 (https://doc.data.gouv.fr/).

[18]. On April 30, Olivier Véran indicates regarding the map “Active circulation of the virus“ (Fig. 3): “These data are updated daily on the Data.gouv.fr site“, then about the synthetic map (Fig. 6) “these data are available, accessible, and updated on a regular basis“. About the same map, Édouard Philippe stated in front of the Senate on May 4: “This map of France will be updated every day, openly“.

[19]. Olivier Véran précise le 30 avril à propos de la carte « Circulation active du virus » (Figure 3) : « Ces données sont actualisées quotidiennement sur le site Data.gouv.fr », puis à propos de la carte de synthèse (Figure 6) : « ces données sont disponibles, accessibles, réactualisées très régulièrement ». Édouard Philippe déclare devant le Sénat le 4 mai en parlant de la même carte : « Cette carte de France sera actualisée chaque jour, en toute transparence. ».

[19]. “Data from the COVID-19 warning map“, Data.gouv.fr created on April 30, 2020, last update on June 17, accessed on July 9 (https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/donnees-de-la-carte-de-vigilance-covid-19/).

[20]. « Données de la carte de vigilance COVID-19 », Data.gouv.fr [En Ligne]. Page créée le 30/04/2020, dernière mise à jour le 17/06/2020, consulté le 09/07/2020 (https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/donnees-de-la-carte-de-vigilance-covid-19/).

[21]. Par exemple pour la part des passages aux urgences dus à une suspicion de Covid19 : https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/donnees-des-urgences-hospitalieres-et-de-sos-medecins-relatives-a-lepidemie-de-covid-19/).

[21]. For example, to recover the percentage of ICU beds given to Covid19 patients, we need to compare the number of Covid19 patients in ICUs (https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/donnees-hospitalieres-relatives-a-lepidemie-de-covid-19/) to the number of ICU beds per department/region (and again, this second figure is not published precisely on data.gouv.fr) (https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/repartition-des-lits-de-reanimation-par-departement/). It is also possible that we did not find this figure, in which case this is indicative of its non-accessibility.

[22]. Par exemple, pour retrouver le pourcentage de lits de réanimation occupés par des patients Covid19, il faut mettre en rapport le nombre de patients Covid19 en réanimation (https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/donnees-hospitalieres-relatives-a-lepidemie-de-covid-19/) avec le nombre de lits de réanimation par département/région (et encore, ce deuxième chiffre n’est pas publié de manière précise sur data.gouv .fr) (https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/repartition-des-lits-de-reanimation-par-departement/). Il est également possible que nous n’ayons pas trouvé ce chiffre, auquel cas ceci est révélateur de sa non-accessibilité.

[22]. For example, Andrew Saurin, Research Fellow at the CNRS (UMR 7288), who concluded in the discussion of the web page devoted to the synthesis map published from 31 April 2020 on the data.gouv.fr website: « there is no official publication on how this synthesis is generated from the other datasets. I conclude, in a personal capacity, that it is therefore not scientifically possible to recreate this dataset independently and in its entirety…” This is precisely the definition and the objective of OpenData, all the more so in a context of political management of a health crisis. All the discussions on the page of data.gouv.fr concerning the “COVID-19 vigilance map data“ are edifying on this subject. « Data.gouv.fr [Online] page created on 30/04/2020, last updated on 17/06/2020, accessed on 09/07/2020 (https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/donnees-de-la-carte-de-vigilance-covid-19/#_).

[23]. En témoigne par exemple Andrew Saurin, Chargé de recherche au CNRS (UMR 7288), qui conclu dans la discussion de la page internet consacrée à la carte de synthèse publiée à partir du 31 avril 2020 sur le site data.gouv.fr : « il n’existe aucune publication officielle sur la manière dont cette synthèse est générée à partir des autres ensembles de données. Je conclus, à titre personnel, qui n’est donc pas scientifiquement possible de recréer complètement cet ensemble de données de manière indépendante et dans son intégralité… » Ce qui est précisément la définition et l’objectif de l’OpenData, d’autant plus dans un contexte de gestion politique d’une crise sanitaire. L’ensemble des discussions sur la page de data.gouv.fr concernant les « données de la carte de vigilance COVID-19 » sont édifiantes à ce sujet. « Données de la carte de vigilance COVID-19 », Data.gouv.fr, page créée le 30/04/2020, dernière mise à jour le 17/06/2020, consulté le 09/07/2020 (https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/donnees-de-la-carte-de-vigilance-covid-19/).

[25] Between February 24 and April 29 2020, the number of emergency department visits in the Lot averages 88 per day, while in Paris, it reaches 1,099.

[26]. Entre le 24 février et le 29 avril 2020, le nombre de passages aux urgences dans le Lot est en moyenne de 88 par jour, alors qu’il est de 1099 à Paris.

[26]. Olivier Véran said on April 30: “By next Thursday [May 7, 2020], we will be able to present predictive data for May 11. […] In order to fine-tune these data, we will rely on other indicators, which are called low signals, but which are important indicators […] such as, for instance, the feedback we receive from general practitioners, […] the number of positive tests that can be carried out in this department“.

[27] Olivier Véran a déclaré le 30 avril : « d’ici à jeudi prochain [le 7 mai 2020], nous serons en mesure de présenter des données prédictives en vue de cette journée du 11 mai […] Pour pouvoir affiner ces données, nous allons nous appuyer sur d’autres indicateurs, qu’on appelle des signaux plus faibles, mais qui sont des indicateurs importants […] comme par exemple, les remontées d’informations qui nous viennent des médecins généralistes, […] le nombre de tests positifs qui peuvent être réalisés dans ce département ».

[27]. We were unable to retrieve the data from the Internet. This difficulty is also mentioned by Loris Guémart, in an article on data-journalism during the Covid 19 period, on the Arrêt sur Images website (https://www.arretsurimages.net/articles/deconfinement-une-carte-aux-donnees-tres-politiques).

[28] Il nous a été impossible de retrouver les données sur Internet. Cette difficulté est également soulignée par Loris Guémart, dans un article sur le datajournalisme en temps de Covid19, sur le site Arrêt sur Images (https://www.arretsurimages.net/articles/deconfinement-une-carte-aux-donnees-tres-politiques).

[28]. “Yellow departments are those for which there are at least two indicators out of the four overpassing the vigilance thresholds“, explains Olivier Véran, May 28, 2020, 14’58. But the Illustration 11 shows the departments of Ile-de-France (except Val-d’Oise) and Mayotte are yellow when they have only one yellow or red indicator each.

[29] « Les départements en oranges sont ceux pour lesquels il y a au moins deux indicateurs sur les quatre au dessus des seuils de vigilance », explique Olivier Véran, 28 mai 2020, 14’58. On voit sur la Figure 11 que les départements de l’Ile-de-France (à l’exception du Val-d’Oise) et de Mayotte ne suivent pas cette règle : ils sont orange alors qu’ils n’ont qu’un seul indicateur orange ou rouge chacun.

[29]. Formalized by Jacques Bertin in the 1960s and 1970s (Sémiologie graphique, 1967; La Graphique et le traitement graphique de l’information, 1977). It is a reference among most French cartographers but less among Anglo-American ones.

[30]. Formalisées par Jacques Bertin dans les années 1960-1970 (Sémiologie graphique, 1967 ; La Graphique et le traitement graphique de l’information, 1977). Cette référence fait autorité parmi la plupart des cartographes français, mais est par exemple suivie de manière plus distanciée par les cartographes anglo-américains.

[30]. As Olivier Véran explains: “We have modified the thresholds of this indicator to keep up with the comeback to normal. We lowered the vigilance threshold to 40% while it was previously at 60% and the alert threshold to 60% while it was previously at 80%“, May 28, 2020, 13’32.

[31]. Comme l’explique Olivier Véran : « Nous avons modifié les seuils de cet indicateur, de manière à accompagner le retour progressif à la normale. Ainsi, nous avons abaissé le seuil de vigilance à 40 % alors qu’il était auparavant à 60 % et le seuil d’alerte à 60 % alors qu’il était auparavant à 80 % », 28 mai 2020, 13’32.

Bibliographie

References

Références sur la cartographie critique

BERTIN Jacques, Sémiologie graphique. Les diagrammes, les réseaux, les cartes, Paris/La Haye, Mouton/Gauthier-Villars, 1967.

BERTIN J., La Graphique et le traitement graphique de l’information, Paris, Flammarion, 1977.

HARLEY John Brian, « Deconstructing the Map », Cartographica, 26-2, 1989, p. 1-20.

MONMONIER Mark, How to Lie with Maps, Chicago, Chicago University Press, 1991.

WOOD Denis, The Power of Maps, New York, The Guilford Press, 1992.

 

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GUÉMART Loris, « Des cartes aux données très politiques », Arrêt sur Image, 8 mai 2020, consulté le 9 juin (https://www.arretsurimages.net/articles/deconfinement-une-carte-aux-donnees-tres-politiques).

MOREL Juliette, « COVID-19 : des cartes très politiques », Libération, 5 mai 2020, consulté le 9 juin 2020 (https://www.liberation.fr/debats/2020/05/05/covid-19-des-cartes-tres-politiques_1787381).

 

Sites internet institutionnels sur la surveillance cartographique du COVID-19

« Indicateurs de l’activité épidémique. Cartes départementales », ministère des Solidarités et de la Santé [en ligne], première publication le 30 mai 2020, dernière mise à jour le 1er juin 2020, consulté le 9 juin 2020 (https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/coronavirus/etat-des-lieux-et-actualites/article/indicateurs-de-l-activite-epidemique).

« Cartes et données », Informations Coronavirus, site du Gouvernement, dernière mise à jour le 8 juillet 2020, consulté le 9 juillet 2020 (https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus/carte-et-donnees).

« Points de situation Coronavirus », ministère des Solidarités et de la Santé [en ligne], première publication le 21 janvier 2020, dernière mise à jour le 1er juin 2020, consulté le 9 juin 2020 (https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/coronavirus/etat-des-lieux-et-actualites/article/points-de-situation-coronavirus-covid-19).

 

Conférences de presse

PHILIPPE Édouard, VÉRAN Olivier, « Point du dimanche 19 avril 2020. Conférence de presse Covid-19 », ministère des Solidarités et de la Santé, Vidéo, 2h12’52’’, 19 avril 2020, consulté le 27 juin 2020 (https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/coronavirus/etat-des-lieux-et-actualites/article/points-de-situation-coronavirus-covid-19).

VÉRAN O., SALOMON Jérôme, « Point du jeudi 30 avril 2020 », ministère des Solidarités et de la Santé, Vidéo, 41’18’’, 30 avril 2020, consulté le 27 juin 2020 (https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/coronavirus/etat-des-lieux-et-actualites/article/points-de-situation-coronavirus-covid-19).

PHILIPPE E. et les membres du gouvernement, dont VÉRAN O., France Info, « Édouard Philippe précise les modalités du déconfinement à venir en France », Conférence de presse, Vidéo, 1h38’45’’, 7 mai 2020, consulté le 27 juin 2020 (https://www.youtube.com/watch?v=SbxCv10O3C0).

PHILIPPE É., VÉRAN O., « Point du jeudi 28 mai 2020. Conférence de Presse en vue de la deuxième étape du déconfinement », ministère des Solidarités et de la Santé, Vidéo, 1h20’51’’, 28 mai 2020, consulté le 27 juin 2020 (https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/coronavirus/etat-des-lieux-et-actualites/article/points-de-situation-coronavirus-covid-19).

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